Nathalie Rigoulet rédigé le 25 février 2019 à 17h13
Article paru dans le journal nº 66, Alternative Santé
Olivier Lockert et Patricia d’Angeli, cofondateurs de l’Institut français d’hypnose humaniste (IFHE), ont inventé il y a une vingtaine d’années cette pratique d’un nouveau genre. Elle mobilise des techniques d’ouverture vers un « état de conscience augmentée », à la découverte d’un monde intérieur délaissé.
Aussi loin que remonte le phénomène hypnotique (des documents mésopotamiens de plus de six mille ans l’évoquent, les Grecs antiques également), il semble chaque fois que seul le lâcher-prise permet de l’atteindre, par les transes des rituels ou autres psalmodies. Les recherches sur l’hypnose ont établi que l’état modifié de conscience est lié à une dissociation entre notre conscient (qui gère le fait de voir, d’entendre, de sentir, etc.) et notre inconscient, enfoui au fond de nous, maître de nos émotions et de tout ce que nous faisons de manière automatique (digestion, respiration, sommeil, fonctions biologiques, etc.).
À l’origine de l’hypnose
Le terme hypnose vient d’Hypnos, dieu grec qui veille sur le sommeil. Il représente une force de soin, d’accompagnement de la personne et de connaissance de soi. Pour la petite histoire, le mot « psychothérapie », popularisé par le Pr Hippolyte Bernheim en 1891, signifie « soin par la suggestion hypnotique ». L’hypnose correspond à un état modifié de conscience, une transe, un passage, une transition.
Différencier l’humaniste de la traditionnelle
Le principe de l’hypnose humaniste (HH), inventée il y a vingt ans, est d’atteindre un état modifié de conscience sans dissociation. Cela semblait impossible ; d’ailleurs, les détracteurs ont vite crié au scandale. Un délire ! Une intox ! Avec le temps, pourtant, une majorité de sceptiques s’est laissée convaincre.
Dans une hypnothérapie ericksonienne, classique ou nouvelle, on excite les réactions inconscientes du patient. Celui-ci perd le contrôle et se place en spectateur de lui-même, passivement. Le thérapeute lui suggère alors de modifier ce qu’il est nécessaire pour atteindre les objectifs définis en début de séance. En HH, à l’inverse, le thérapeute fait en sorte de diminuer au maximum l’écart entre conscient et inconscient – on parle de réunification entre les deux. Le patient se retrouve dans un état de conscience augmentée, sa perception est élargie. Il n’a pas à lâcher prise, il garde le contrôle, il reste acteur de ses changements. Cet état est très proche de celui expérimenté pendant une séance de méditation de pleine conscience. L’hypnothérapeute humaniste ne suggère pas, il est neutre et guide la personne dans la recherche de solutions à apporter au problème qui entrave sa vie, une fois celui-ci exprimé. Cette conscience plus grande à soi-même, aux autres et aux choses de l’existence aide à se soigner, à comprendre la raison profonde de ses soucis, à changer et évoluer.
On parle d’hypnose humaniste en référence à l’humanisme de la Renaissance italienne, qui défendait l’idée que tout individu instruit reste ainsi libre de ses actes et cultive l’indépendance, la curiosité et le respect des droits fondamentaux de l’être humain.
Avantages et applications
Comme les autres techniques d’hypnose, l’HH est très performante sur les questions de la vie quotidienne des enfants, des ados ou des adultes : perdre du poids, arrêter de fumer, gérer des troubles compulsifs, angoisses, phobies, dépression, douleurs, anesthésies… De plus, elle n’a pas les aspects de l’hypnose qui font souvent peur : perte de conscience, obligation de lâcher prise, de s’en remettre au thérapeute…
L’HH est une approche globale de l’individu, susceptible de l’aider aux plans physique, émotionnel, relationnel, intellectuel et mental, voire spiritual, en lien avec sa vie, sa famille, son travail, ses amis, la société, etc. L’HH est une thérapie brève de développement personnel très appréciée en coaching ; le nombre de séances varie en fonction des problèmes abordés, de la prise de conscience, de la maturation et du temps nécessaire aux changements et à l’évolution du patient. Les extraits mis en ligne par l’IFHE (sur https://soundcloud.com) vous donneront un aperçu des séances. Nathalie Rigoulet